Marik

et   Pierre

Kermaria

   Nomade

 

Paimpol Madère Canaries Sénégal Cabo verde Petites Antilles Cuba Yucatan Açores Paimpol 2003-2004











 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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  1. Route et documents                                                          
  2. De Paimpol à Madère
  3. Canaries (Les îles fortunées appelées aussi Baléares par Marik)
  4. Cabo Verde
  5. Dakar et Saloum
  6. Brava
  7. Traversée
  8. Tobago
  9. Martinique Guadeloupe
  10. Ile à Vache (Haïti)
  11. Cuba
  12. Guatemala
  13. Belize, quand tu nous tiens ...

1. Route et documents

Trajet : Paimpol (Bretagne) Muros (Espagne) Porto-Santo et Funchal (Madère) Santa Cruz deTenerife (Canaries) Mindelo Santo-Antao Carracal Sal Rei (Cap-Vert) Dakar et Saloum (Sénégal) Brava (Cap-Vert) Tobago (Trinidad et Tobago) Martinique et Guadeloupe (France) Ile à Vache (Haïti) Jardines de la Reina, Cienfuegos, Trinidad, Cayos de Dios, (Cuba), Rio Dulce (Guatemala), Belize City (Belize)
    Au total un peu plus de 8500 milles.
   

 

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Documents
de référence :
Anne HAMMICK        Iles de l'Atlantique               Imray Editions Loisirs Nautiques 2000
Nigel CALDER            Cuba                                   Imray Editions Loisirs Nautiques 2001
Jacques PATUELLI     Guide des (petites) Antilles   Editions Atoll 2002
Willem LE TERRIEN   CARAÏBES   Les petites Antilles de la Dominique à Trinidad
                                     Guide OLIZANE / Maritime Plus personnel mais moins complet que le Patuelli
Jimmy CORNELL        Routes de grande croisière    Editions Loisirs Nautiques 1999
Pilot charts (papier et sur ordinateur)
Cartes (photocopies STW et couverture mondiale sur ordinateur)
REED'S Caribbean 2003


2.De Paimpol à Madère (août 2003)

De Paimpol à Muros (450 miles, 5 jours)

Une traversée laborieuse du golfe de gascogne pour cause de pétole. Après un coup de cafard pour moi, chacun trouve ses marques ; le rythme est donné par les quarts, jusqu'à 1h pour Pierre, de 1h à 3h pour moi, à nouveau Pierre de 3h à 5h (et oui, ça tourne vite à deux) et je reprends la suite pour voir le soleil se lever quand les nuages le veulent bien. Nous quittons Ouessant dans la brume et nous passerons le cap finistère de même, avec du vent en prime ! Dans ces situations, vive le radar, ça rassure pas mal.

J'entends plus que je ne vois mes premiers dauphins. Il fait nuit et ils soufflent sur les flancs du bateau. C'est toujours le même plaisir. Qu'est ce qu'on fait sur un bateau quand ce n'est pas la tempête ? Et bien le temps passe à toute allure. Entre un cours d'espagnol et une petite sieste, Pierre fait Monsieur météo et moi je pêche. D'ailleurs, la traîne est à peine installée qu'une bonite vient s'y accrocher; je ne suis pas peu fière même si je n'y suis pas pour grand chose.

Nous devons faire une halte à Muros en Galice pour se ravitailler en gasoil. Nous nous y étions déjà arrêtés voici quelques années et nous retrouvons avec plaisir ce port de pêche animé et coloré et ses spécialités de "pulpo a la plancha". Finalement, comme la station du port est fermée et que les avis sont assez contradictoires sur les jours et heures d'ouverture, nous allons faire le plein à 5 miles de là, à Porto Sin et on repart.....avec la pétole.

Marie

De Muros à Porto Santo (700 miles, 8 jours)


Arrivée sur Porto Santo
Arrivée facile sur Porto Santo le 18 août. Un gros caillou, avec une roche à vif, dans les tons brun et noir. Le port lui-même ressemble à une immense carrière avec quelques bâtiments industriels. Accueil sympa et nous voilà amarré à un ponton, entre un voilier français et un autre, portuguais, avec un équipage très affairé et très équipé pour la plongée. Effectivement Marik plongera avec eux deux jours plus tard quand elle s'apercevra qu'ils parlent Français et que la femme de l'équipage est monitrice.
Quant au bateau français il appartient à un monsieur qui l'a construit lui-même à Bergerac et qui porte le nom de ...Cyrano. Monsieur très sympathique qui connaît tout le monde et qui a beaucoup de conversation. Il attend des vents favorables pour remonter vers Cadix. 
On fait le plein de gazole (un peu trop, ça se termine par un geyser affreux) et on se décide à laisser notre trace peinte sur la jetée en béton, comme tant d'autres l'ont fait avant nous (habitude héritée des grands navires d'autrefois paraît-il).  
Et hop vers Madère sur le coup de 3h du matin le 22 août(malgré les douaniers qui ont retiré l'échelle permettant de remonter sur le quai où l'on s'est amarré. Sacrés douaniers portuguais).  

Pierre

Madeira (bois en portugais) 

Les différentes rencontres de ponton nous avaient prédit que nous trouverions difficilement une place au port de Funchal (qui signifie fenouil) ; en fait nous n'avons eu aucun problème. La haute saison pour les bateaux ne doit commencer que vers octobre. Le port se trouve en plein centre et les madériens aiment pousser les décibels. 
Madère est totalement différente de sa petite soeur Porto Santo. C'est une abondance d'eau venue des hauteurs et qui nourrit une végétation opulente aux multiples parfums et couleurs.

On y trouve vraiment toutes sortes de plantes, aux noms qui font rêver : aristoloche géante, bougainvillées, araucaria hétérophylle (très différent du désespoir des singes qu'on voit en Bretagne), jacaranda (aux fleurs d'un bleu étincelant) etc. Les hortensias poussent comme du chiendent, les fougères arborescentes se pavanent partout, et des arbres ressemblant à des frangipaniers embaument rues et jardins.
 Marie-Christine faisant la course avec l'eau d'une levada.

(Ce paysage, comme beaucoup d'autres à Madère, fait penser aux jardins de Chaumont et en particulier à cette rampe d'eau qui servait à rafraîchir les menottes des califes.)

   Marie et Pierre                


3. Canaries (août-septembre 2003)

TENERIFE (260 miles, 3 jours et demi)

     

Départ vers 23h , dans la nuit du 27 au 28 août: un tout petit peu de vent, mais de sud, donc dans le nez, et une mer très confuse. Le pire ! On pense même revenir sur Funchal. Mais ça s'arrange, le vent se remet au nord, et vogue la galère, sur une mer plate, bleue de bleue le jour, phosphorescente la nuit. Puis c'est le miroir total, un disque d'eau immobile, presque du mercure. On observe tout l'horizon, fascinés : et soudain une espèce de chose noire. On se déroute et en s'approchant on commence à avoir peur que ce soit un cadavre humain. "Bonjour ; on ne s'attendait pas à vous voir ici ; vous voulez monter ou descendre. Une photo peut-être ..."                
                          Mais non, c'est une tortue, qui plonge assez vite, à notre grand désespoir. Mais, plus loin, il y en a d'autres et on finit par trouver une copine avec qui on va nager (l'un après l'autre !), à la toucher. Sous elle frétillent quelques petits poissons zébrés. Et M. Haendel joue "Jules César" dans le carré.  Ca va, la vie n'est pas trop mauvaise.


Pierre


De quelle tortue s'agit-il ?
Et comment se nomment les commensaux ?
(Récompense : une bonite envoyée par la poste.)
Une réponse d'od'île pour le moment.

 

 

Dans la soirée du 30 août, tranquillement installée sur le pont avant, je suis en train de m'entraîner laborieusement avec les aquarelles offertes pour le voyage (merci les copines !) quand j'aperçois les montagnes de Tenerife. On en est pourtant encore à plus de 30 miles mais comme toutes ces îles volcaniques, elle est très montagneuse et le pic du Teide culmine à 3718m. Le vent s'est un peu levé mais on ne se presse pas trop, on préfère arriver de jour. On entre donc dans Santa Cruz le 31 août vers midi. Il y a 2 marinas, on choisit la plus proche du centre, la marina del atlantico. Nous sommes rapidement accueillis par d'autres plaisanciers, tous en partance, et pour l'instant en attente, les uns d'équipier, les autres de météo favorable, ou en train de régler les derniers problèmes techniques. On sent chez certains une hésitation, et il est vrai qu'après, il n'y a pas de retour rapide possible vers nos contrées. Je suis étonnée de voir le nombre de navigateurs solitaires et comme toujours, beaucoup de bretons comme Luc et Mireille de Quimper en route pour Sao Tomé. Nos voisins de ponton, des suisses arrivent, eux, des Açores et repartent pour un deuxième tour dans la foulée, si l'on peut dire.
Le nom de Santa Cruz me faisait rêver, la ville possède un certain charme mais il faut s'éloigner du centre qui ressemble à tous ces lieux très touristiques, pleins de commerces et sans âme. Ici, ce sont les confins de l'Europe mais c'est encore bien l'Europe. Le jour de notre arrivée, 90 immigrés clandestins ont été arrêtés à leur arrivée en bateau. Ils sont près d'un millier dans des camps en attente de renvoi dans leur pays, le maroc et le sahara occidental pour la plupart.

     Le système de bus est au point sur l'île, nous un peu moins car nous ne réussirons pas à nous lever suffisamment tôt pour aller voir le Teide et ses vapeurs de soufre. Nous vous proposons donc l'image d'un cratère qui vient de s'ouvrir ... à la Réunion, et qui a été prise à chaud (ah, ah !) par Pierrick, un ami de Pierre. Nous ferons quand même une escapade dans le nord-est de l'île à Taganana, petit paradis encore sauvage où les surfers sont installés dans des cabanes construites de bric et de broc.
         A 100 m du photographe...
     Les papiers du bateau que j'avais oubliés à la marina de Funchal (ça ne m'arrivera pas deux fois, c'est trop angoissant) sont arrivés assez rapidement contrairement à mes scénarios les plus pessimistes du style Madère-Lisbonne-Madrid-Tenerife 15 jours mini et encore si tout se passe bien. Nous pouvons donc partir et finalement, nous renonçons à aller sur l'île de La Palma et préférons partir directement pour le Cap Vert le 8 septembre.