 
Carraçal
(Cap Vert)
Cayo
Cantiles (Cuba)
Voilure
J'avais
lu que le spi asymétrique n'est pas utile en grande croisière,
et c'est vrai. Au largue ça va toujours, même dans les petits
airs. Par contre un triradial nous aurait davantage servi, même
si le couple génois-solent, en ciseaux, s'est révélé
vraiment royal au plein vent arrière (mais sa mauvaise coupe, trop
vrillée, rend le solent inutilisable aux autres allures).
Réginale
aussi la grand voile lattée sur chariots à billes.
Au dessus de force 6, au près, il vaut
mieux hisser la trinquette.
Dans l'ensemble, à part trois coups de
vent (en quittant les Canaries, entre Martinique et Guadeloupe, et des
Jardins de la Reine à Trinidad), Éole nous a plutôt
manqué.
Energie
L'énergie,
sur un bateau, constitue un problème quasi métaphysique.
Sa quête et sa bonne utilisation, que ce soit dans la voilure, toujours
assoiffée de vent, dans les appareils, toujours affamés
d'ampère-heures, ou même dans la bonne forme et la "joyeuseté"
de l'équipage, toujours prêt à attaquer le saucisson,
constituent une activité primordiale du marin. En fait tout vient
du soleil, même le vent (pas de soleil, pas de différences
de température, pas de vent) même le pétrole (mais
le vent c'est mieux !). Alors, sur Nomade, on a misé sur les tropiques,
et les panneaux solaires.
Equipement :
- un alternateur bien sûr. Au
départ on a échangé celui d'origine (perkins, 55A)
contre un plus gros (marque inconnue, 105A). Beaucoup de frais pour rien.
Il ne montait qu'à 33A et bouffait une quantité phénoménale
de courroies (une tous les 150h environ). En plus il nous a lâchés
au bout de 9 mois. Il semble que pour 105A il faudrait une double courroie.
On a repris l'ancien.
- 4 batteries freedom de 105 AH, dont
une réservée au moteur. Comme elles passaient souvent au
noir ou au rouge, on a demandé une vérification de leur
état de charge en Martinique : toutes étaient au dessus
des normes, ce qui a calmé nos inquiétudes.
- 3 panneaux solaires Siemens de 75
w installés sur un confortable portique. Cela nous donne, au soleil
exactement, jusqu'à 14 A. Malheureusement les fils qui relient
panneaux et batteries via un régulateur Steca delta sont trop fins
(même s'ils sont en argent, cela ne fait gagner que 10% sur la résistivité,
1,5 10-8 contre 1,7 10-8) et font perdre jusqu'à 2 V, interdisant
toute recharge profonde. Changement des câbles à prévoir.
- Pas d'éolienne, par parti
pris, ni d'autre source.
Au mouillage et en cabotage, sous les tropiques,
on étale ainsi notre conso courante, y compris un frigo branché
en permanence (au froid mini). En traversée, peut-être à
cause du problème de recharge profonde, cela se gâte la nuit
: on a droit à environ 40 AH pour les 10 heures nocturnes, ce qui
est beaucoup trop peu dans les zones fréquentées où
il faudrait mettre radar, feux de route, carte électronique. A
éclaircir, et prévoir peut-être un hydro générateur.
Pour la gazinière,
nous avons une bouteille butane de 13 kg et deux camping-gaz de 2,75 kg.
On consomme en moyenne 250 g par jour. Le remplissage a été
facile dans l'atlantique Est, mais nous n'avons pas pu en faire au Guatemala,
et il a fallu se débrouiller à Cuba, à Haïti,
et au Belize. Un adaptateur au standard américain aurait bien rendu
service. En guadeloupe, seul Butagaz est autorisé et comme nous
n'avions qu'une bouteille antargaz, il a fallu racheter une 13 kg.
La réserve
de gazole, 120 litres fixes, 60 litres en bidons nous a largement suffi
(80 heures environ , soit 400 milles dans des conditions correctes).
Confort
La réserve
d'eau, 400 litres, est confortable pour deux ; il n'y a que dans le Sine-Saloum
que l'on a dû charger de l'eau vraiment suspecte, et sulfureuse
à souhait. De toute façon on ne boit cette eau que bouillie,
et on ajoute du "aqua clean" en cas de doute.
De l'eau rentrait régulièrement
dans les fonds, ce qui nous irritait beaucoup, et faisait bien rire les
propriétaires de bateaux en bois. La cause était double
: une fuite d'un réservoir d'eau, et un trou dans le coffre arrière
de stockage du gaz par où l'eau rentrait dés que l'océan
s'agitait. On a mis six mois pour trouver (en se fourvoyant dans de nombreuses
fausses pistes), et 20 minutes pour réparer !
Mouillages
Le mouillage à
poste comprend une CQR de 45 lb (20 kg), 50 m de chaîne et 30 m
de cablot. Avec lui on s'est toujours senti en sécurité.
Nous avons toutefois dérapé deux
fois : la première à Cayo Largo, sur fond d'algues, et on
s'y attendait un peu ; la deuxième à Belize City, lors du
passage d'une onde tropicale et nous nous sommes déplacés,
très lentement, de 50 m, sous haute surveillance.
Un deuxième
mouillage, ancre Brittany posée en fond de cale au centre du bateau,
15 m de chaîne et 30 m de cablot placés à l'arrière
dans la jupe, n'a servi qu'une fois, dans la marina Tijax de Rio Dulce.
On prévoit de placer l'ancre sur le balcon avant.

Sur
le rio Dulce (Guatemala) |