Marik

et   Pierre

Kermaria

   Nomade

 

Paimpol Madère Canaries Sénégal Cabo verde Petites Antilles Cuba Yucatan Açores Paimpol 2003-2004










 

 

 

 

 

 

 

     
 

 La Machine douce

Nom : Nomade.
Type : Porto, dériveur intégral alu.
Architectes : Philippe Harlé et Alain Mortain
Chantier : Techniforme.

   Je mesure 10m92 en longueur et 3m75 en largeur. Mon tirant d'eau varie, selon l'inclinaison de ma "swing keel", entre 0m90 et 2m20, et mon tirant d'air vaut 15m20.

    J'ai 27 mètres carrés de grand voile (lattée) et 42.5 de génois, sur enrouleur. Je suis assez coquet et j'ai aussi une trinquette (12 m2), un solent (19 m2), un tourmentin et un spi asymétrique dans ma garde-robe.

    Mon poids est de 7,5 tonnes en charge. Enfin mon moteur fournit une brise Perkins Perama de 30cv.

 


     Carraçal (Cap Vert)                                                             Cayo Cantiles (Cuba)

Voilure  

     J'avais lu que le spi asymétrique n'est pas utile en grande croisière, et c'est vrai. Au largue ça va toujours, même dans les petits airs. Par contre un triradial nous aurait davantage servi, même si le couple génois-solent, en ciseaux, s'est révélé vraiment royal au plein vent arrière (mais sa mauvaise coupe, trop vrillée, rend le solent inutilisable aux autres allures).
     Réginale aussi la grand voile lattée sur chariots à billes.
    Au dessus de force 6, au près, il vaut mieux hisser la trinquette.
    Dans l'ensemble, à part trois coups de vent (en quittant les Canaries, entre Martinique et Guadeloupe, et des Jardins de la Reine à Trinidad), Éole nous a plutôt manqué.

Energie

    L'énergie, sur un bateau, constitue un problème quasi métaphysique. Sa quête et sa bonne utilisation, que ce soit dans la voilure, toujours assoiffée de vent, dans les appareils, toujours affamés d'ampère-heures, ou même dans la bonne forme et la "joyeuseté" de l'équipage, toujours prêt à attaquer le saucisson, constituent une activité primordiale du marin. En fait tout vient du soleil, même le vent (pas de soleil, pas de différences de température, pas de vent) même le pétrole (mais le vent c'est mieux !). Alors, sur Nomade, on a misé sur les tropiques, et les panneaux solaires.

Equipement
:
    -  un alternateur bien sûr. Au départ on a échangé celui d'origine (perkins, 55A) contre un plus gros (marque inconnue, 105A). Beaucoup de frais pour rien. Il ne montait qu'à 33A et bouffait une quantité phénoménale de courroies (une tous les 150h environ). En plus il nous a lâchés au bout de 9 mois. Il semble que pour 105A il faudrait une double courroie. On a repris l'ancien.
    -  4 batteries freedom de 105 AH, dont une réservée au moteur. Comme elles passaient souvent au noir ou au rouge, on a demandé une vérification de leur état de charge en Martinique : toutes étaient au dessus des normes, ce qui a calmé nos inquiétudes.
    -  3 panneaux solaires Siemens de 75 w installés sur un confortable portique. Cela nous donne, au soleil exactement, jusqu'à 14 A. Malheureusement les fils qui relient panneaux et batteries via un régulateur Steca delta sont trop fins (même s'ils sont en argent, cela ne fait gagner que 10% sur la résistivité, 1,5 10-8 contre 1,7 10-8) et font perdre jusqu'à 2 V, interdisant toute recharge profonde. Changement des câbles à prévoir.
    -  Pas d'éolienne, par parti pris, ni d'autre source.
    Au mouillage et en cabotage, sous les tropiques, on étale ainsi notre conso courante, y compris un frigo branché en permanence (au froid mini). En traversée, peut-être à cause du problème de recharge profonde, cela se gâte la nuit : on a droit à environ 40 AH pour les 10 heures nocturnes, ce qui est beaucoup trop peu dans les zones fréquentées où il faudrait mettre radar, feux de route, carte électronique. A éclaircir, et prévoir peut-être un hydro générateur.

    Pour la gazinière, nous avons une bouteille butane de 13 kg et deux camping-gaz de 2,75 kg. On consomme en moyenne 250 g par jour. Le remplissage a été facile dans l'atlantique Est, mais nous n'avons pas pu en faire au Guatemala, et il a fallu se débrouiller à Cuba, à Haïti, et au Belize. Un adaptateur au standard américain aurait bien rendu service. En guadeloupe, seul Butagaz est autorisé et comme nous n'avions qu'une bouteille antargaz, il a fallu racheter une 13 kg.

    La réserve de gazole, 120 litres fixes, 60 litres en bidons nous a largement suffi (80 heures environ , soit 400 milles dans des conditions correctes).

Confort

    La réserve d'eau, 400 litres, est confortable pour deux ; il n'y a que dans le Sine-Saloum que l'on a dû charger de l'eau vraiment suspecte, et sulfureuse à souhait. De toute façon on ne boit cette eau que bouillie, et on ajoute du "aqua clean" en cas de doute.
    De l'eau rentrait régulièrement dans les fonds, ce qui nous irritait beaucoup, et faisait bien rire les propriétaires de bateaux en bois. La cause était double : une fuite d'un réservoir d'eau, et un trou dans le coffre arrière de stockage du gaz par où l'eau rentrait dés que l'océan s'agitait. On a mis six mois pour trouver (en se fourvoyant dans de nombreuses fausses pistes), et 20 minutes pour réparer !

Mouillages

    Le mouillage à poste comprend une CQR de 45 lb (20 kg), 50 m de chaîne et 30 m de cablot. Avec lui on s'est toujours senti en sécurité.
    Nous avons toutefois dérapé deux fois : la première à Cayo Largo, sur fond d'algues, et on s'y attendait un peu ; la deuxième à Belize City, lors du passage d'une onde tropicale et nous nous sommes déplacés, très lentement, de 50 m, sous haute surveillance.

    Un deuxième mouillage, ancre Brittany posée en fond de cale au centre du bateau, 15 m de chaîne et 30 m de cablot placés à l'arrière dans la jupe, n'a servi qu'une fois, dans la marina Tijax de Rio Dulce. On prévoit de placer l'ancre sur le balcon avant.











                                             Sur le rio Dulce (Guatemala)